Contexte.
Absolument conquis par notre première visite de l'établissement, nous rêvions d'y retourner...
Le lieu, l'accueil...
Le lieu était comme dans mes souvenirs : absolument génial !
Des oeuvres d'art magnifiques qui ouvrent de nombreuses discussions, beaucoup de bois, de la pierre, du cuir...
Une décoration brute mais tellement bien pensée. Cela se voit, il n'y a pas de hasard mais une mure réflexion derrière chaque objet.
Ce que j'adore par dessus tout c'est leur tiroir à couverts !
A chaque table, chaque convive trouvera, à sa place, un tiroir à couverts (plus ou moins garni) où il découvrira les ustensiles utiles à son repas. Une vraie récréation. :)
Par contre... En ce qui concerne l'accueil, l'opposé de ce que nous avons pu vivre lors de notre dernier repas sur place.
Pas de sourire, une très longue attente pour que l'on nous adresse la parole et que l'on nous place... On a l'impression de déranger.
Quelle froideur. Brrrr...
Les assiettes, les saveurs...
Comme vous vous en doutez, nous avons opté pour le plus long menu à 89€.
Au programme : Lotte – tomate coeur de boeuf / ricotta Plie - Crevettes Homard – Brocoli sauvage / Mousseline Ravioli – fèves / bottarga Boeuf Holstein - aubergine / bonito Cerise – vanille / meringue
Caramel - chocolat / whattleseed Sur papier, un menu prometteur ! :)
Après avoir attendu 40 minutes, nous avons enfin reçu notre première mise en bouche alors que pendant ce temps là, des clients arrivés bien après nous mangeaient déjà depuis dix minutes...
Les mises en bouche, j'adore mais quand mon verre d'apéritif est déjà vide, un peu moins. Nous recevons d'abord deux préparations : l'une qui ne nous sera pas décrite malgré que je le demande (tant mieux pour mon poignet et la durée de vie de mon carnet, j'aurai moins de choses à noter)... et l'autre à base de Grany Smith, de Maatjes et de crème aigre. Les deux étaient appréciables et joliment présentées mais ne couvraient pas le gout amer que j'avais en bouche suite à ce flagrant manque de considération.
Pour suivre, toujours en guise de mise en bouche, nous avons dégusté une bisque de homard safranée.
Vu l'attente pour la recevoir (presque 30 minutes), je pense que nous la méritions. La bisque était classique mais bien exécutée et agréable.
Nous avons terminé cette longue farandole avec leur lard laqué. Nous l'avions déjà dégusté l'hiver dernier et espérions le retrouver ce soir là. Un lard fondant, un laquage subtile, pas trop sucré... Une vraie bouchée gourmande (heureusement, car ce fut loin d'être le cas du reste).
Vous l'avez compris, je suis énervée !
Notre première entrée fut la lotte.
J'ai presque envie de laisser des points de suspension tellement y repenser m'irrite. Le "titre" de cette entrée ne devait pas être : "Lotte – tomate coeur de boeuf / ricotta" mais.. "Tomate coeur de boeuf - ricotta / lotte". 70% de l'assiette se composait de tomate, de la tomate de très bonne qualité mais... Un petit riquiqui de lotte tout à fait bien cuite et gouteuse mais on aurait aimé la sentir davantage en bouche car là... Ce fut léger.
Avec mon compagnon, nous nous sommes regardés l'air de dire... "M... quoi, sympa hein la tomate ?!"
Pour suivre : la plie.
Entre temps nous avons prié le dieu nourriture pour qu'il soit plus généreux avec nos bidous presque vides.
L'assiette était agréable, un peu plus garnie et légèrement plus punchy mais nous avons ressenti comme un gout de trop peu. Cette fois par contre, nous avons eu l'impression d'une très légère sur-cuisson du poisson mais cela ne gâchait pas l'assiette outre mesure.
Bref, ça avait l'air de s'arranger, nous redevenions confiants ! :)
Et nous avions raison !
La troisième entrée à base de homard s'est avérée très réussie ! Bon, une fois encore, un peu chiche mais ce fut gouteux, le homard était très bien cuit, la mousseline gourmande et le brocoli mariait le tout d'une belle façon. Ici encore, pas de grande originalité mais une assiette de belle qualité.
C'est là que la moquerie totale a commencé (j'aurais bien dit fou... de gu... mais il parait que ce n'est pas de bon gout).
Est arrivée une raviole ouverte accompagnée de girolles, de fèves et de bottarga. C'est bien chouette tout ça mais c'est tout ?
Un morceau de pate, un rien de farce, et une petite écume très légèrement consistante posée là, qui, selon nous n'était pas à sa place. On aurait voulu une texture crémeuse ou un bouillon bien relevé et assumé, pas une petite écume à la bottarga. C'est un super produit mais il n'était pas du tout mis en valeur. J'avais envie de rentrer à la maison.
On ne nous demande toujours pas ce que l'on en pense... Tant pis, on le dira quand même plus tard.
Espérons que le plat nous enchante..
Préparez vos défibrillateurs, je ne réponds plus de moi.
Mais c'est quoi ça ?!
Un centimètre de viande (d'excellente qualité et très bien cuite) un chouya d'aubergine, un rien de bonite (c'est parce que c'est écrit sur le menu sinon, je ne m'en rappelle pas), une portion chiche de sauce et voilà !
OK.
Bon, je n'ai pas besoin de vous décrire l'assiette, vu les portions, ils ont du se tromper de table, cela devait être une mise en bouche...
C'est là que je n'ai plus su me taire !
Mince à la fin ! Comment est-il possible de sortir ça en guise de plat compte tenu des portions minimes reçues avant ?
J'ai cru qu'on voulait nous faire passer un message : "c'est pour votre bien, vous devez maigrir..." Après cette assiette,nous souhaitions que les desserts arrivent rapidement pour que l'on quitte bien vite l'établissement.
Deux desserts bien exécutés mais tout autant diététiques.
Un beau travail des textures ludique pour les papilles mais j'étais tellement fâchée que je n'ai plus été capable d'apprécier quoi que ce soit.
Concernant les vins ?
Nous avions choisi la sélection qui s'est avérée plus généreuse et plus punchy que les assiettes en tant que telles.
En bref : Une cuisante déception qui fait mal au coeur.
Je ne comprends pas. Ce chef a de l'or dans les mains et une maitrise technique fabuleuse et il nous sort des portions riquiqui qui manquent cruellement de relief et de fantaisie.
Mon souvenir était tellement différent.
Le service.
Je le qualifierai par quelques mots...
Peu attentif, peu souriant, froid et un gros manque de considération. Nous avons du redemander 3 fois pour recevoir une bouteille d'eau, 4 fois pour le pain, l'huile et le beurre et beaucoup de nos questions sont restées sans réponse.
Certes, le restaurant était bien rempli et ils faisaient l'effort de parler français mais mince ! Nous sommes dans un étoilé, pas à la brasserie du coin.
Nous ne nous sommes pas sentis accueillis ni à notre place... Un grand moment de malaise.
La douloureuse.
C'est la première fois que j'ai eu un grand sentiment de tristesse en réglant une addition : 306 € (menu, assortiment de vins, apéritif et café compris) pour deux pour ça...
Nous avons clairement eu la sensation que nous n'en avons "pas eu pour notre argent" comme dirait ma grand mère.
Verdict.
Je sais qu'obtenir, garder, assumer... une étoile, c'est compliqué.
Je sais également que cela engendre une pression et un challenge constants sur le personnel, aussi bien en salle qu'en cuisine.
Des mauvais jours, cela ne devrait pas arriver mais cela arrive partout. Cependant, une telle addition de déceptions par rapport au service et à la cuisine, ça ne va pas.
Imaginez un couple qui ne s'octroie, qu'une seule fois par an, "un grand resto".
Ces personnes-là se fichent de savoir s'il s'agit d'un mauvais jour ou que sais-je...
Un tel changement entre notre précédente visite et celle-ci nous a vraiment surpris.
Je ne comprends vraiment pas : trop de monde, effet clients Groupon... Je n'en sais rien
Par pitié, ne venez pas me dire qu'il s'agissait de l'effet "première fois" comme l'a fait la patronne. C'est un bon argument mais si je ne me rendais qu'une seule fois dans les restaurants que j'apprécie, cela se saurait.
Le chef, désolé d'entendre notre ressenti nous a dit qu'un menu n'était pas l'autre...
Alors, parce que le menu a change, la touche de pep's et les quantités s'envolent ?
Par contre, le prix, lui, reste constant ! Nous avons tout de même payé plus de 300€ pour deux !
J'ai longtemps hésité à écrire cette chronique mais je pense qu'il était inévitable que je la publie.
Nous y retournerons car je n'aime pas rester sur ce type de sensations mais pas de suite... Laissez-moi le temps de digérer ma frustration.
Comme toujours, je tiens à insister sur le fait que cette chronique est uniquement le reflet de mon seul et unique vécu (et aussi celui de mon compagnon cette fois :) ) et concerne un menu donné, à un moment donné dans un contexte qui est le nôtre.
Je ne tiens en rien à des généralité et ne suis personne pour donner un avis arrêté et universel sur un restaurant. :)